Boys Band : La grande désillusion

Filip Nicolik est mort dans la nuit du 15 au 16 septembre dernier. Filip était le leader, ô combien charismatique, des 2B3.
Le groupe qu’il formait avec ses deux amis d’enfance Adel Kachermi et Frank Delay a connu le succès dès 1996 avec le tube “Partir un jour”. Leur premier single est resté 34 semaines dans les charts français; donnant naissance, en France, au mouvement « Boys Band » déjà existant dans les pays anglo-saxons avec des groupes comme East 17 ou les Take That avec la future Star Robbie Williams. Dans la lignée des 2Be3, d’autres groupes français se créent : les G-Squad et Alliage devenant les principaux challengers du trio de beaux gosses de Longjumeau. En quelques jours seulement les groupes sont fabriqués, les tubes enregistrés et les concerts montés. Le phénomène est aussi bien commercial que musical et social. La France connaît à nouveau les fans hystériques comme ce fut le cas pour Claude François. Des millions de disques et de francs s’écoulent en 2 ans. Les Boys Band sont alors en tête des ventes de singles. En 1998, le phénomène s’éteint aussi rapidement qu’il s’était embrasé. Un feu de paille. L’heure est alors à l’oubli et la reconversion pour les jeunes chanteurs adulés… une reconversion que certains tenteront de réussir en France ou à l’étranger, jusqu’à New York comme Quentin d’Alliage. Loin de la France, bien à sa manière, il tente de se refaire une virginité. Quelques autres comme Gérald des G-Squad font encore confiance à leur talent et continuent de chanter. Les derniers, restés en France, comme Adel, ont décidé d’oublier la chanson et choisi une autre voix. Filip Nikolic était devenu comédien pour la série Navarro puis Brigade Navarro sur TF1 dès 2006. On l’avait également croisé sur les planches, au théâtre. Ces Boys Band furent l’incarnation d’une période exceptionnelle dans l’histoire de la musique… sans qu’on leur prête pourtant le moindre talent. Des Carrières éphémères faites d’espoirs, de succès, de luttes pour ne pas retomber dans l’anonymat.
Pour la majorité d’entre eux, avoir été Boys Band au milieu des années 90 : c’est la grande désillusion !